Cette violence psychologique qui a cessé il y a peu. Cette violence que tu as exercée sur moi des années durant. Cette violence que j'ai subie sans m'enfuir. Cette violence que je n'ai pas eu la force de refuser. Cette violence dont je me persuadais sans cesse que j'en étais la cause, que je l'avais méritée. Cette violence que je passais mon temps à oublier. Au point que j'avais, que j'ai toujours du mal à m'en souvenir.
Ta violence, elle avait certainement en toi des racines profondes, intimes, tu vivais les causes de ta violence comme quelque chose d'unique et très personnel, n'ayant rien à voir avec une culture, une logique d'ensemble.
Mais moi, non. Moi, vois-tu, je nous trouve des choses en commun avec les statistiques sur les femmes battues. Moi, vois-tu, j'ai ressenti ta violence comme faisant partie d'un plus vaste système où l'homme considère la femme comme une chose qui lui appartient et la punit lorsqu'elle manifeste son indépendance. C'était peut-être pour des raisons très intimes, mais chaque moment de ma vie te revenait de droit, et c'est lorsque j'enfreignais ce droit que s'exerçait ta violence.
Et donc ta violence s'en est allée. Tu ne me maltraites plus. Mais si ta possessivité est toujours là, selon moi, la violence est seulement cachée dans son dos.
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