Le club était, comme on dit, "select". Du moins d'après son site : beaucoup d'exigences pour y être admis, entrée onéreuse.
Les femmes étaient belles. Les femmes étaient belles et leurs compagnons moins, beaucoup moins, au point que j'ai rapidement eu cette impression pénible qu'il ne s'agissait pas tant de payer l'entrée en argent qu'en apportant chacun sa femme-trophée pour avoir accès à celle des autres.
Les femmes étaient belles et les hommes vieux, ou mal entretenus, ou louches ou déplaisants. Aucun n'a éveillé mon envie. Je n'ai eu de désir que pour des femmes, car même les plus vieilles assumaient qu'elles étaient là pour éveiller le désir. Aucun des hommes présents n'avait l'air de considérer qu'il avait à éveiller quoi que ce soit.
Il y avait cette femme d'une cinquantaine d'années qui m'a effleuré la cuisse, ses doigts étaient d'une douceur de soie. Mais mes compagnons n'en voulaient pas, je lui ai dit non. Je l'ai regretté.
Il y avait ce beau couple. Pardon : la femme était belle. L'homme n'était pas repoussant. Pas échangistes, mais mélangistes : caresses, pas de pénétration. Le sexe de monsieur était minuscule et refusait la comparaison.
Les rares hommes attirants étaient verrouillés par leur compagne. On n'y touchait pas. Ils ne touchaient personne. Impossible de croiser leur regard, statues de glace. Ces couples partaient rapidement après avoir peu maté.
Et surtout les hommes ne faisaient rien entre eux. Les femmes entre elles oui ; mais les hommes ne se touchaient pas, ne se caressaient pas, évitaient à toute force le contact du corps de l'autre. Là encore, ils refusaient d'exister comme objets de désir.
Pourquoi venir en club libertin si c'est pour trouver l'air surchargé de préjugés et de stéréotypes ? Ce n'était pas mon érotisme. En rien de temps je m'y suis asséchée.
L’érotisme n’est pas chose si facile à partager. Plus difficile que le sexe.
RépondreSupprimerCédant à l’invitation littéraire en filigrane, en lecteur attentif, j’imagine votre érotisme.