Des Chroniques martiennes, je me souvenais l'intense poésie de la civilisation de Mars, qui avait tant marqué mes onze ans, et la bizarre fantaisie de l'auteur.
Je ne me souvenais pas que c'était également drôle par moments. Pas toujours volontairement je crois : le petit côté "vaudeville martien" des toutes premières nouvelles, par exemple. Mais c'est irrésistible.
Mais surtout, je ne me souvenais pas que ces nouvelles étaient chronologiquement ordonnées, organisées, et surtout datées. Et tandis qu'à l'époque où je les avais lues il s'agissait bien encore d'anticipation, ces dates, pour la plupart, sont passées depuis, et je relis les Chroniques dans une autre lumière, en y mêlant les souvenirs vivaces de ce que ces moments vécus signifient à présent pour moi. Je relis mon histoire au fil de l'histoire.
Février, août 1999. Des souvenirs amers, que je n'aime pas évoquer.
Avril 2000, au contraire, fut un temps très heureux.
Février 2002. Une autre campagne présidentielle. J'attendais avec fébrilité une élection qui n'eut jamais lieu.
Juin 2003. Un échec, et frapper du pied au fond pour remonter.
2004-2005. Très exactement le temps de mon amour pour vous, sa lumière, sa violence disloquante. C'est alors avec surprise que je vois les dates insister :
Novembre 2005. Novembre 2005. Novembre 2005. Le moment où tout s'est effondré, mes espoirs, votre image, la vie tranquille que je ne pouvais plus poursuivre.
Etrange de voir comme les flux et reflux de mon passé suivent les vagues de cette histoire au rythme de dates qui, pour l'auteur, n'étaient encore que des dates.
Mais rien de tout cela n'était écrit pourtant. C'est moi qui, dans ces pages, cherche un sens.
2026, ce nouveau monde est encore à attendre.
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