Ce serait comme si nous étions des bulles flottant dans les courants d'air chaud au-dessus d'une vaste étendue d'eau. La hauteur à laquelle nous volerions, notre éloignement de la surface représenterait notre niveau d'énergie - momentum.
Pour la plupart, nous flottons allègrement dans les airs à bonne distance de la surface. Il y a parfois de petits sauts d'altitude, des cahots et des trous d'air, mais cela ne fait pas une grande différence : l'eau dangereuse est si loin. On ressent à peine les variations. Les bulles qui flottent ainsi loin dans les airs n'hésitent pas à emprunter tous les courants, ascendants, descendants, à prendre et gagner de la hauteur, confiante dans le fait qu'elles ont de la marge, qu'elles regagneront avec facilité l'énergie qu'elles perdent.
Moi, non. Moi, je suis cette bulle qui passe lourdement au ras de la surface, à peine au-dessus, à la toucher.
La moindre variation dans mon niveau d'énergie et je me noie.
Passer sous la surface des eaux, cela veut dire : idées noires, renfermement, autodestruction.
Parfois même la bulle pourrait être dissoute dans l'eau. N'en plus jamais ressortir. L'anéantissement.
Passer sous la surface des eaux, cela veut dire également : dépenser davantage d'énergie pour s'en arracher. Et la bulle qui ressort flotte alors encore plus bas, encore plus lente.
Il lui en faudra du temps pour regagner un peu de hauteur.
Je suis cette bulle moribonde, toujours en péril d'éclater en heurtant la surface des eaux.
Toujours cette menace si proche, cette masse obscure et profonde sous moi, insondable, dans laquelle au moindre accroc je sombre.
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