Tu m'inspires des pensées douces et brûlantes. Tu m'inspires des envies interdites. Tu m'inspires des phrases mal rythmées - non que tu sois mauvais comme muse, mais je ne suis pas une grande poète.
Je ne pouvais détacher mes yeux de ton beau visage hiératique, tes yeux profonds, tes lèvres sinueuses. "J'ai envie de t'embrasser" - combien de fois ai-je hésité à prononcer cette phrase, tout au long de la soirée ? Peur - tu es si pudique, si réservé - de t'embarrasser encore plus, que, de frileux, tu deviennes glacial.
Pourtant, je ne te voulais que douceur. Douceur sur tout ce qu'il y a en toi d'escarpé. J'aurais suivi d'un doigt attentif tes pommettes saillantes et l'arrête de tes joues creuses ; qui ne dit mot consent, j'aurais, du dos de l'index, souligné tes lèvres avant de les effleurer d'un baiser léger, si léger qu'il en aurait appelé d'autres, j'aurais aimé te sentir y répondre. Une autre fois peut-être explorer ton corps interminable, mais ce soir-là, non, un baiser m'aurait suffi, te sentir contre moi, abolir soudain cette distance qui persiste, irritante, entre nos épidermes, mon coeur en aurait fait des bonds toute une semaine.
Depuis si longtemps je contemple ta beauté, sans oser te toucher. Ta beauté interdite, car fragile. J'ai peur de te briser, alors je contemple à distance. Ta beauté interdite, car j'ai eu autorité sur toi, alors, même si c'est de longtemps fini, oserais-tu refuser, si tu ne désirais pas ?
Je sens l'ascendant que j'ai et refuse de m'en servir, comme d'une arme non-conventionnelle. Tu m'inspires le respect.