Vous m'aviez prise en travers du lit, et ce jour-là, au lieu de jouir en moi, vous aviez joui sur ma poitrine. Les gouttes étaient tombée chaudes et lourdes sur ma peau. Et puis, de vos longues mains délicates, vous les aviez étalées sur les seins, les épaules, le cou, vous attardant à me masser avec ce baume.
Vous êtes remonté doucement autour de mon cou et vos mains le serraient, glissant sur ma peau. J'en sentais la pression calme, de plus en plus puissante, et je m'y abandonnais. Vous étiez au-dessus de moi, sombre et illisible. Je fermais les yeux, je m'offrais à votre étranglement. J'y trouvais une étrange volupté. Vous abolissiez peu à peu mon souffle. S'il vous plaisait de me faire mourir ce jour-là, j'y consentais et me proposais même d'y trouver du plaisir. Vous me possédiez.
Vos mains se sont desserrées. J'étais, je crois, fort rouge.
J'ai longtemps gardé sans le laver, sous une pile de linge, le corset que je portais ce jour-là, auquel votre corps avait imprimé sa divine odeur. Plusieurs fois le jour j'allais la respirer avec vénération.